L'Eglise de La Milagrosa

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Un bâtiment néo-gothique

Au milieu du XIXe siècle, un nouveau mouvement artistique surgit comme une réaction au contrôle oppressif des académies d’art sur l’architecture, la culture et la peinture. Les artistes, commençant à rechercher l’histoire des nations et encourageant le nationalisme, regardèrent en arrière les périodes artistiques du passé : le romanesque, le gothique, le plateresque ou le baroque. C’est la naissance du mouvement connu comme « Historicisme », duquel l’Espagne ne resta pas en dehors. La restauration de la maison Bourbon avec le roi Alphonse XII en 1875 après le laïcisme de la Première République espagnole (1873-1874) amena l’Église et la Gouvernement à établir des nouvelles relations ; les classes basses devinrent plus religieuses et intéressées para la religiosité. Ainsi, on n’est pas étonné qu’on construit non seulement plusieurs églises, convents et séminaires mais en plus des bâtiments civils imitant les anciens styles architectoniques dans cette période. 

Dans ce contexte, on construit des bâtiments historicistes ou « néo », comme la mairie de la ville, des maisons privées et l’église de la Milagrosa, située à la rue Rábida au centre de Huelva.

Celui-ci est un temple néogothique, construit entre 1923 et 1929 en suivant le projet de l’architecte José María Pérez Carasa.

Caractéristiques architectoniques

Cette église a trois nefs ; la nef centrale est plus haute et plus large que les nefs latérales. Les nefs sont séparées par des arcs ogivaux soutenus par des piliers blanchis à la chaux. Les nervures de la voûte d’ogives convergent aussi aux piliers où elles deviennent des moulures. L’étage supérieur entre les nefs est une réminiscence des triforiums des cathédrales gothiques pendant le Moyen Âge.

Les vitraux

L’abside est couverte par une voûte étoilée dont les nervures en convergeant entre elles deviennent des moulures parcourant le presbyterium longitudinalement. Il y a quelques vitraux imitant ceux gothiques qui montrent des scènes religieuses : les apparitions de la Vierge Marie à Sainte Catherine Labouré.

Les sculptures de l’église

L’abside a une sculpture en bois de Nuestra Señora Estrella del Mar (« Notre Dame, l’étoile de la mer »), créée en 1997 par le sculpteur sévillan Miguel Bejarano. Cette sculpture assise en bois polychromé représente la Vierge Marie comme la Mater Amabilis (« Mère aimable») ; son visage et ses vêtements sont très réalistes. On peut voir un Enfant Jésus nu assis à sa gauche, alors qu’elle soutient un bateau à voile en argent avec la main droite. Ce bateau ne symbolise seulement la Découverte de l’Amérique et le rôle des marins de Huelva à la Découverte mais en plus le rôle de la Vierge comme leur protectrice. En fait, le bateau est Santa María, un des trois bateaux qui naviguèrent en Amérique.

Une autre sculpture en bois qu’on peut voir dans l’atrium de l’église est celle-ci de la Virgen Milagrosa (« la Vierge miraculeuse »).

L’église à l’extérieur

L’extérieur de l’église montres les éléments gothiques typiques : trois portes correspondant à chaque nef qui se composent de trois arcs brisés avec des archivoltes et des pignons. Ce temple néo-gothique a une décoration de remplage blanchi à la chaux, alors que les vraies églises médiévales ont des tympans. En plus, on peut voir des arcboutants et des contreforts ; ceux-ci couronnés par des flèches ou des pinacles. La rosace est réduite à un oculus triangulaire en remplage dans le pignon. La porte principale est couronnée par le clocher avant une décoration en remplage blanchi à la chaux et une flèche.

Aujourd’hui le temple a cette apparence en raison de quelques travaux de restauration. Les premiers furent menés à bien en 1991 par l’architecte Francisco Javier Vallejo Osorno, alors que les suivants eurent lieu entre 19955 et 1997 (aussi faits par Vallejo Osorno).